mardi 8 novembre 2011

Le plaisir : moteur de l'entraînement des jeunes de 11 à 15 ans

Tout le monde sait qu’un entraînement n’est vraiment profitable que si l’on comprend la signification des efforts fournis. C’est particulièrement vrai chez les jeunes. Il convient donc de pratiquer le cyclisme sous les formes les plus agréables, les moins contraignantes pour découvrir le sport. Un bon entraîneur sait bien que le jeune aime produire des efforts qui vont le faire progresser, sans lui faire ressentir le côté rébarbatif d'un entraînement.

Ainsi, les jeunes vététistes doivent prendre du plaisir pendant leurs sorties tout en faisant ce qu'il faut pour s’améliorer. Cet âge-là, la préadolescence est une période critique en ce qui concerne la formation des goûts des jeunes : si elle ne leur permet pas de trouver les plaisirs escomptés, ou si la pression effectuée sur les futurs champions en devenir est trop forte, ils risquent bien d’en rester là. Les parents et entraîneurs doivent accepter que le jeune n’atteigne pas les performances conformes à ce qu’ils en attendent et ne pas en faire déjà des champions : ne pas l’accepter est le meilleur moyen de le dégoûter de la pratique du vélo. Il ne doit pas y avoir de pression, simplement un apprentissage de l’éphémérité de la victoire. Car le risque est grand de le voir abandonner le cyclisme dès que le vent tourne, n’étant pas habitué d’être anonyme dans le peloton où auparavant il était le meilleur. Il est donc important de ne pas faire croire à un jeune qui domine sa catégorie qu’il est parvenu. Il supportera très mal les défaites qui apparaîtront inévitablement.

Les performances réalisées par les jeunes, qu’ils soient pupilles, benjamins, minimes et cadets, ne présagent en rien de celles qu’ils réaliseront à l'âge adulte. A 13 ans, certains jeunes sont déjà physiquement adultes. Ils brillent souvent dans les courses, mais leur marge de progression est faible. Par contre, d’autres d’apparence plus fragile se développent ensuite.

L’entraîneur et l’éducateur doivent faire en sorte que ce qui compte, ce sont les rapports de vie en groupe, la découverte d’une activité. Ils doivent s’intéresser davantage de ceux qui ont des difficultés, que de ceux à qui tout réussit.

L’entraînement du vététiste n’est pas celui du routier. Chacun a ses spécificités, et à vouloir faire des routiers au départ de vététistes, on en arrive à perturber totalement les motivations. Il faut donc trouver du plaisir dans son entraînement, même si l’on souffre. Il faut savoir pourquoi l’on souffre et pourquoi cette souffrance est source de joie lorsqu’on réussit.

L’entraînement profitable est varié, et l’idéal serait chaque semaine, de changer de lieu, de planning de sortie, et pourquoi pas de motiver les jeunes à organiser chacun une sortie ? Les lieux d’entraînement en seront divers, et ceux qui préfèrent les descentes pourront enseigner à ceux qui préfèrent l’explosivité ou les montées raides, l'orientation ou les obstacles à franchir par exemple en s’exerçant au bunny-up (voir http://www.youtube.com/watch?v=XkEYYrtvFks) ou aux sauts ? Ou bien rouler un jour chaque semaine avec des pédales plates au lieu des automatiques, afin de se repositionner correctement sur le vélo... Quelques sorties sur route ont aussi leur intérêt. Et pourquoi pas une association fructueuse avec les clubs BMX, trial ou les descendeurs ? Toutes ces situations vont apprendre à gagner en efficacité technique. Car tout le monde sait que le MTB est multiple et que chacune de ses disciplines apporte sa pierre au développement du vététiste.

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