Simon Gueuning avait à peine 25 ans lorsqu’il a décidé de mettre sur pied une équipe de VTT, Ourthe & Somme, en 2006. Après six années de présence au plus haut niveau, il a décidé d’arrêter les frais.
L’année passée, il était encore à la tête du team G-Skin Deforche, le premier team UCI wallon, pour lequel Miguel Martinez, ancien champion olympique, a roulé quelques semaines. Mais indépendamment de la très courte présence du Français en 2010, « notre première saison a été exceptionnelle, note Simon Gueuning. Avec Bjorn Brems, Pascal Hossay et Joris Massaer, nous avons signé de très belles performances. La première a été le fruit d’une belle course d’équipe. Brems a fini 2e de l’Alpen Tour, signant au passage une victoire d’étape. Nous sommes ensuite devenus le premier team de l’histoire du VTT belge à aligner trois pilotes dans le top 5 du national, Hossay 3e, Brems 4e et Massaer 5e. C’était à Malmedy. »
Simon Gueuning en vient aux raisons qui l’ont poussé à se retirer. « À l’entame de l’année 2011, j’étais loin de me douter que celle-ci serait la dernière, confie-t-il. Mais après la non-sélection de nos coureurs pour les championnats du monde, il a été difficile de poursuivre avec les sponsors. Ceux-ci ne souhaitaient plus s’investir dans un sport négligé par sa fédération. Même s’ils ont finalement rempilé pour une saison. Un choix finalement porteur, le team remportant deux des plus grandes courses par étapes non UCI. Massaer remportait la première édition du désormais célèbre Houffalize open tour. Tandis que Pascal Hossay ajoutait son nom au palmarès de la Transmaurienne, succédant à des Chiotti, Meiraeghe, Martinez et j’en passe. Ajoutez à cela le triplé XCO, XCM et coupe de Wallonie de Hossay, et les victoires de Massaer sur les plus grands marathons belges et son titre de vice-champion de Belgique de marathon. »
Simon Gueuning, qui entend désormais se consacrer pleinement à sa famille et son métier, s’est pour sa part aligné à l’Alpen Tour avec un ami, Valéry Bougard. « C’était ma façon de témoigner mon respect à mes coureurs, avance-t-il. En 2010, quand Brems a pris la 3e place, j’avais promis que je prendrais part à la course à leurs côtés en 2011. »
« Un sport amateur, géré par des amateurs »Tous ces souvenirs resteront à jamais gravés dans sa mémoire. « Mais le VTT ne se limite pas aux performances des athlètes, déplore-t-il. Le VTT reste un sport amateur géré par des amateurs. Il est donc difficile d’y entretenir des ambitions professionnelles. Je n’entretiendrai pas la polémique. Mais force est de reconnaître que dans un milieu aussi restreint que le VTT, nous devons tous tirer dans le même sens. Ce qui n’a pas été le cas. À trente ans à peine, je quitte donc le milieu par la petite porte. Je me consolerai en me disant que je ne suis pas le premier. Souvenons-nous de talents tels Bynens et Trévisan, gâchés par une fédération wallonne incapable d’exploiter des diamants bruts. »
(Journal "L'Avenir du Luxembourg")
