mercredi 11 juin 2014

La France accueillera-t'elle les Mondiaux dans les prochaines années ?

Notre confrère "Vélo Vert" interroge David Lappartient, président de la FFC, concernant le fonctionnement de la Coupe de France de VTT, le nombre de manches...
David Lappartient :" Le constat est satisfaisant. Nous avons des organisations de qualité avec des clubs passionnés et une forte participation de la part des coureurs. 

 Nous avons actuellement quatre manches en Cross-Country et Descente, on en a eu plus à une époque, mais c’est plutôt bien. Il est possible que l’on en fasse un peu plus en XC, mais on veut rester mesurés. Il faut garder à l’esprit que le calendrier international est déjà dense et qu’on ne peut pas ajouter si facilement des dates en plus."

V. V. : Les meilleurs pilotes français vont souvent en Coupe de Suisse ou en Coupe d’Allemagne à la pêche aux points UCI. Est-ce que vous avez la volonté de développer des épreuves hors-classe ou minimum C1 en France ?

D. L. : Prenons le Challenge National de cyclo-cross, tous les meilleurs français ne participent pas forcément à toutes les manches. Ce n’est pas évident de réunir les critères pour obtenir une course hors-classe. On doit tenir compte des aspects budgétaires. Cette saison, nous avons des épreuves C1 au calendrier de la Coupe de France (Super-Besse et Oz-en-Oisans), ce qui doit permettre d’avoir la plupart de nos meilleurs coureurs au départ ainsi que de nombreux étrangers. On pense aussi à développer les courses de niveau C3.
«Attachés à promouvoir une pratique de loisirs comme l’incarne le Vélo Vert Festival»
V. V. : Vous parliez de forte participation, il est vrai que l’on peut sans doute se réjouir de voir des courses cadets et juniors de Cross avec des pelotons de plus de 200 coureurs au départ...
D. L. : L’une de nos missions est de promouvoir la compétition, alors oui, nous pouvons nous réjouir de voir 1000 à 1200 coureurs par manche de Coupe de France de XC, c’est tout à fait satisfaisant. Il y a aussi une belle participation en Trial et en Descente. La Coupe de France n’est pas en perte de vitesse.
V. V. : Est-ce que la Coupe de France est un produit attractif pour les collectivités locales ?
D. L. : Oui, la meilleure preuve est que les manches ne se cantonnent plus au massif alpin comme à une époque. Je prends un exemple que je connais bien en tant que breton, la Coupe de France de Locminé l’année passée a été un véritable succès. Nous devrions d’ailleurs retourner en Bretagne dès la saison prochaine. On veut continuer dans cette voie de mieux occuper le territoire et d’aller dans différentes régions, pas nécessairement de montagne.
V. V. : On en vient au partenariat conclu avec Vélo Vert pour les trois prochaines saisons. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de cette collaboration ? 
D. L. : Vélo Vert fait partie des acteurs majeurs de la promotion du VTT en France. Nous avons conscience de l’importance de relayer les Coupes de France sur le terrain médiatique et nous croyons aussi beaucoup en un événement comme le Vélo Vert Festival. Si l’une de nos missions consiste à développer la pratique de compétition, à travers les Coupes de France notamment, nous sommes aussi très attachés à promouvoir une pratique de loisirs, ouverte à tous, comme l’incarne le Vélo Vert Festival. Nous nous réjouissons de voir un tel rassemblement prendre de l’ampleur et ce n’est sans doute qu’un début. C’est le sens de notre engagement pour une durée de trois ans.
"Deux candidatures françaises pour la Coupe du Monde 2015»
V. V. : On a parlé des épreuves nationales, on connaît votre ambition de voir la France accueillir des Championnats du monde dans les prochaines années. C’est réaliste de voir des Mondiaux de VTT avoir lieu dans notre pays bientôt ?
D. L. : Il n’est pas envisageable de voir un Championnat du monde sur route avoir lieu en France, pour des raisons budgétaires tout simplement. En revanche, nous avons toutes nos chances pour la piste, le VTT ou le BMX. S’agissant du VTT, il n’y a plus eu de Championnat du monde en France depuis 2004, aux Gets. Cela remonte à un moment maintenant et on espère pouvoir déposer une bonne candidature dans les années à venir (NDLR : les Championnats du Monde 2015, 2017 et 2018 ont déjà été attribués - Vallnord, Cairns puis Lenzerheide - il reste donc une possibilité en 2016, mais il faut probablement davantage miser sur 2019).
V. V. : En attendant les Mondiaux, vous souhaitez rester présent sur le front de la Coupe du Monde ?
D. L. : Oui, nous nous félicitions d’accueillir les finales à Méribel fin août. C’est un moment attendu par nos athlètes et par le public qui peut venir à la rencontre des champions et des championnes. Nous aurons d’ailleurs deux nouvelles organisations en France en 2015 si tout va bien. On espère que l’UCI retiendra les candidatures que nous soutenons.
«Il faut réunir 25 millions d’euros»
V. V. : Vous évoquiez à l’instant les champions français, vous avez émis il y a quelque temps l’idée d’une équipe française professionnelle et pluri-disciplinaire incluant vététistes, routiers, pistards et BMxers. Où en est ce projet ?
D. L. : Moins on fait de bruit, mieux on se porte sur ce sujet... Mais je n’ai pas changé d’avis, je compte toujours que cette équipe puisse voir le jour au 1er janvier 2016. Pour cela, il faut réunir 25 millions d’euros. Certains critiquent ou voient cela avec un doute, mais c’est le seul moyen pour nous fédération de développer le haut-niveau en France. La conjoncture oblige l’Etat à réduire ses subsides, c’est pour cela que nous devons trouver des partenaires privés pour porter ce genre de projet.
V. V. : En parlant d’argent, comment va évoluer le prix des licences ?
D. L. : Nous en sommes à la 6e année de hausse consécutive, mais nous avons réussi à limiter cette hausse à 1% cette année. Et nous avons réussi à négocier de meilleurs contrats d’assurance pour les prochaines années. On doit faire en sorte que nos tarifs restent abordables. Et de demeurer concurrentiels par rapport aux autres Fédés.

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