Un pays a la mainmise sur les Championnats du Monde Mountain Bike UCI : la France. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : dans la catégorie Hommes Elite, les pilotes français ont remporté 12 des 28 titres décernés, plus cinq médailles d’argent et six de bronze, soit un total de 23 médailles, ce qui équivaut à 27 % de toutes les médailles remises depuis 1990. Le pays suivant sur la liste est la Grande-Bretagne et ses cinq médailles d’or, pour 14 au total.
Loris Vergier   © Michal Červený
La France est encore plus titrée chez les Femmes Elite, avec 14 médailles d’or (soit la moitié des titres mondiaux décernés depuis l’apparition de la compétition en 1990), 11 d’argent et cinq de bronze, pour un total de 30, soit 36 % des médailles. Dans cette catégorie, le deuxième pays est à nouveau la Grande-Bretagne, avec six médailles d’or et 17 au total.
Myriam Nicole   © Michal Červený
Pourquoi les pilotes français de descente sont-ils aussi bons ? Pour le Sud-Africain Greg Minnaar, triple Champion du Monde UCI et un total de 10 médailles aux Championnats du Monde UCI à son palmarès, cela s’explique en grande partie par à la forte concurrence en France.
« Après avoir goûté à la Coupe de France, vous comprendrez pourquoi ce pays est une telle pépinière pour la descente, explique Minnaar. Leurs pistes n’ont rien à envier à celles de la Coupe du Monde, et sont éventuellement un peu plus techniques. Plusieurs centaines de coureurs prennent le départ, donc c’est très compétitif. Quand je suis venu en France en tant que Junior, j’ai participé à quelques manches de la Coupe de France. Je me souviens qu’on m’a demandé à quelle place j’avais terminé, et j’ai répondu troisième. Le pilote avec qui je parlais m’a dit ‘Non, non, au scratch ?’ – le scratch est le classement général. Pour faire court, en Junior, finir troisième de sa catégorie ne veut rien dire, votre résultat au scratch est bien plus important. Pour moi, c’est une des raisons qui explique la force des Français dans cette discipline, et pourquoi ils continueront d'être performants. Seuls les pilotes avec les plus rapides au scratch atteignent le haut niveau... et à ce moment-là, ils décrochent des podiums en Coupe du Monde. »
Le futur de la DH   © Michal Červený
Le pilote français Amaury Pierron, vainqueur du classement général de la Coupe du Monde Mountain Bike UCI Mercedes-Benz 2018, est d’accord avec Minnaar, notant : « C’est vrai que les Français sont forts en descente et qu’ils l’ont toujours été. Nico Vouilloz [septuple Champion du Monde UCI] a tout écrasé pendant une période. Aujourd’hui, de nombreux pilotes français sont au premier plan. Nous avons remporté les cinq dernières manches de Coupe du Monde, avec au moins deux Français sur le podium à chaque fois, c’est génial ! »
Amaury Pierron   © Michal Červený
« Je pense que c’est parce qu’on doit travailler dur pour arriver à ce niveau-là, et on n’oublie pas de s’amuser. On s’entend tous bien en France, et on s’entraide. Ça explique sûrement pourquoi la France a autant de réussite en ce moment, et je pense que cette génération qui s’est hissée au plus haut niveau n’est pas prête de disparaître. »

Enfin, Loïc Bruni, Champion du Monde UCI en titre, a commenté : « C’est comme la Coupe du Monde de foot. La cohésion de groupe et notre état d’esprit en ce moment sont incroyables. On est de très bons amis, et on garde la tête froide pour profiter et se faire plaisir. La concurrence est rude, et il y a de nombreux bons endroits pour s’entraîner et faire de la descente en France. L’héritage des légendes comme Vouilloz, [Fabien] Barel [double Champion du Monde UCI] et Cédric Gracia est quelque chose qui nous motive aussi ! »